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Bisaëlle
2 mars 2011

Couleur 3

J'écoute cette radio au boulot. Et en me baladant sur leur site, j'ai trouvé le blog de la vie est belle, chronique quotidienned'Eric Grosjean.

Comme je ne clique que rarement sur les liens mis en ligne, je me permets de copier cet article du 17 février 2011

 
Une bonne révolution

C’est super, les révolutions. Par exemple, dans la musique, il y a eu un tas de révolutions : Les hippies, les rappeurs. Le rock, le punk, la techno. Prenons les punks. Au départ, tu as des jeunes gens en colère qui balancent leurs ordures par les fenêtres de leurs squats, qui s’habillent dans des poubelles et qui jouent de la musique de merde.

Pendant un laps de temps assez court, les médias en mal de sujets chocs s’emparent du phénomène et le vendent comme une petite révolution qui menace l’ordre établi. Mais très vite, le système qui transforme toute expérience humaine en moyen de faire du fric récupère le mouvement. Les pros du marketing entrent en scène. La contestation punk devient un produit comme un autre. Le produit est confié aux publicitaires qui le profile pour les médias de masse. Un public plus ou moins nombreux l’adopte comme il adopterait un shampoing ou une crème glacée. Comme il se lasse super vite des produits qu’on lui offre, le public, il passe à autre chose… et la boucle est bouclée. Les pros du marketing hument déjà l’air du temps pour flairer une autre tendance, laquelle rejoindra plus ou moins vite le stock grandissant des marchandises périmées.

Les révolutions, c’est un peu pareil. Au départ, tu as des jeunes gens en colère qui balancent leurs ordures par les fenêtres… et tu connais déjà la suite de l’histoire : tu commences par 1789, tu finis avec Nicolas Sarkozy sur le yacht à Vincent Bolloré avec une héritière riche à millions.

Pour en revenir à la musique, même avec un acharné comme Kurt Cobain de Nirvana, on en arrive finalement au même résultat. Le gars pensait être un punk rocker qui faisait chier le système avec ses disques alternatifs, le système l’a rendu riche à millions en vendant ses disques comme des hamburgers. Parti avec l’idée d’exploser le show business, Kurt Cobain était devenu le principal concurrent de Michael Jackson. Alors, plutôt que de sortir un disque immonde qui lui aurait peut-être permis d’en finir avec le succès populaire, il s’est suicidé. Et tous les gars qui rêvaient de devenir aussi fameux que Kurt Cobain ont applaudi des deux mains en se réjouissant que ce connard laisse la place. L’heure était enfin venue pour une nouvelle révolution. C’est super, les révolutions.

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Commentaires
S
Ce qui est dit ici est assez vrai.<br /> Je note que, depuis Nirvana, beaucoup de groupes ont essayé de lui ressembler sans lui grimper plus haut que la cheville...<br /> Bon dimanche,<br /> s.h.
J
les seuls bons révolutionnaires sont ceux qui ne se suicident pas, ne tuent personne et ont engendré des progrès durables
Bisaëlle
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