"fédéral"
Un suisse allemand, qui plus est un personnage politique, qui parle
français, on dit qu'il parle le "français fédéral", celui qui va tout
lentement (mais bien plus sûrement que n'importe quel romand parlant
allemand...) et qui chante. Avec des mots désuets et des fins de
phrases qui n'en finissent pas (cf. le "ou bien"). Ca joue?
Et puis
ma banque m'envoie mes relevés de comptes déjà perforés, juste pour que
je puisse les archiver dans un "classeur fédéral", ce sont les gros
classeurs gris avec ou sans levier. Comment les appelle-t'on en France?
Classeurs administratifs?
C'est rare qu'on entende le mot
"national", moi qui ai baigné dedans puisqu'étant native de la Grande
Nation, je n'ai remarqué ça qu'installée ici. Donc, je vis dans une
Confédération. Et quelque part, ça change tout. Le journal de Berne
s'appelle "der Bund" ( la fédération),j'ai un diplôme "eidgenössisch",
fédéral donc pour les achats et pas national comme mon diplôme
d'ingénieur. Ou alors, on dit "suisse". Tout simplement.
Les
communes sont responsables des écoles et des programmes scolaires
jusqu'au secondaire, où le secteur (Bezirk) prend le pas. Les cantons
se soucient des lycéens et la Confédération uniquement des universités,
et encore. Comme ça, c'est rare que les instits de tous les cantons
soient mécontents au même moment... ou alors seulement lors de
velléités de centralisation. Parce qu'il y a toujours une région plus
évoluée qui régresserait. Quelque part, ça m'agaçe d'entendre Didoune
se vanter d'avoir une maturité valaisanne, supérieure à la maturité
fédérale... Parce que franchement, Sion, ce n'est pas le centre
intellectuel de la Suisse! Mais voilà, le fédéralisme délègue et à
chacun de faire du mieux qu'il peut. Bon, ça n'a plus rien à voir avec
mon sujet de départ, je suis trop fatiguée...