On est con quand on a 17 ans
Je viens de jeter un œil sur de
vieilles lettres… (oui, oui, je bosse, mais je me
distrais aussi)
Eh bien je suis restée abrutie par
tout ce qu’on s’écrivait avec mon petit copain de l’époque (celui dont j’ai
parlé il y a pas longtemps, « première fois »). On se répétait, c’est sûr, mais
comme nos parents payaient les notes de téléphone, on se racontait tout par le
menu à l’écrit, avec le quotidien, les rêves, les projets, les grandes
déclarations, les colères, les pleurs, les trop longs moments d’ennui. Minimum
3-4 pages par semaine. Je venais de déménager à Lyon et lui restait à Dijon. Et
je me dis que j’ai été bien conne de le tromper, de le laisser, de l’abandonner,
bref, de passer à autre chose. Quand je pense qu’il est ensuite sorti avec ma
plus vieille amie et que c’est elle qui a gardé le contact avec lui, qui est
allée à l’enterrement de son père. Un beau gâchis ce déménagement. Il était
beau, gentil, sportif, curieux de plein de choses… Le seul depuis qui ait été à
sa hauteur, c’est Didoune. Ah ouais, c’est bizarre,
tiens. Did’ est plus intelligent, plus vif aussi, il
est plus fluet mais aussi grand et tendre. Et avec la maturité, j’ai appris à ne
pas gâcher de relation. Désolée, Petit Prince, tu valais le coup ! C’était cruel
de ma part mais à 16 ans, je n’étais qu’une écervelée en matière de relations
amoureuses…